Raphaël Amieva se présente en bouton-poussoir, malgré son malaise
Le conseiller communal de Crisnée et membre du CA de Publifin Raphaël Amieva Acebo (cdH), pointé du doigt pour ses absences répétées aux réunions des comités de secteur où il percevait une confortable rémunération fixe, a dénoncé jeudi devant la commission d'enquête la discipline de parti et d'entreprise qui se sont dit-il imposées à lui, malgré son malaise à cet égard.
M. Amieva a répété plusieurs éléments avancés par André Stein, qui avait été entendu peu auparavant, notamment sur l'explication selon laquelle la rémunération fixe dans les comités de secteur représentait un montant forfaitaire unique pour l'ensemble de ses activités dans le groupe. Les comités de secteur "auraient pu être un très bel outil pour les administrateurs du holding. Il y avait des présentations ex cathedra, avec échange de sentiments et de points de vue. Est-ce que ça a abouti à plus? Je n'en sais trop rien." Interrogé par Stéphane Hazée (Ecolo), l'intéressé a répété qu'il n'avait pu se rendre qu'à quatre réunions sur neuf des comités de secteur en raison, essentiellement, d'incompatibilité d'agenda. Mais il n'a pas pu répondre au fait que les p-v ne mentionnent que deux participations sur neuf. Il a promis de revenir vers la commission pour l'expliquer. Raphaël Amieva, tout comme André Stein avant lui, s'est présenté en administrateur impuissant face au management du groupe. Il assure ainsi avoir demandé des informations sur les filiales du groupe, mais que le management lui a opposé que la nouvelle structure ne permettait pas de l'informer sur les filiales. "Les administrateurs étaient dépossédés du vrai pouvoir opérationnel". Prenant l'exemple du rachat de L'Avenir, il a expliqué s'y être plié par consigne alors qu'il s'y opposait. "C'est la politique du fait accompli, on était pieds et poings liés par la décision de la s.a (Nethys). Si on s'était dédit, cela aurait entraîné une indemnité, cela aurait coûté de l'argent. Dominique Drion (le président du cdH provincial) m'a fait comprendre que c'était la volonté du parti, à valider. Le secrétaire général du parti me l'a confirmé. Peut-être ai-je manqué de courage, voilà..." Les 67.000 euros de rémunérations perçus dans les comités de secteur étaient-ils le prix du silence payé par Nethys, a demandé Jean-Luc Crucke (MR). "Je ne l'ai pas perçu comme cela, répond l'intéressé. Si je ne suis pas parti plus tôt, ce n'est pas pour l'argent, mais par pression sociale: j'aurais dû faire une croix sur la politique."