Hypersensibilité électromagnétique : l'ISSeP étudie le phénomène
Ils seraient 5% dans la population à souffrir d'hypersensibilité aux champs électromagnétiques. Ils ne supportent pas les ondes GSM, WIFI ou les sources de courant alternatif à la fréquence de 50 Hz. Ce phénomène n'est pas reconnu comme une maladie en Belgique. L'Institut Scientifique de Service Public lance une étude et un appel aux volontaires pour mieux connaître le phénomène
Une antenne GSM, une box WIFI ou les basses fréquences électriques représentent un enfer pour Joëlle Demoulin. Cette Soumagnarde souffre d’hypersensibilité aux champs électromagnétiques depuis 25 ans. Les symptômes peuvent être multiples et variés selon les personnes. Chez elle cela se manifeste par du stress, une perte d’énergie et de la fatigue extrême et subite au contact des champs électromagnétiques. Un problème qui la handicape fortement dans son quotidien.
"C'est handicapant dans tous les domaines de la vie quotidienne" explique Joëlle Demoulin, hypersensible aux champs électromagnétiques. "Que ce soit les tâches les plus simples comme faire les courses, cuisiner, ou faire le ménage cela pose problème. La vie sociale, les relations, qui au fur et à mesure sont réduites à néant. Ou bien le travail. Finalement je me retrouve sans plus pouvoir travailler."
Pour mieux connaître le phénomène, l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) lance une étude sur son site liégeois. Chez nous, près de 5% de la population serait électrosensible. Les symptômes des personnes atteintes sont rarement remis en question, mais le lien de causalité entre ceux-ci et les champs électromagnétiques le sont souvent. C’est le point de départ de la démarche.
"On ne remet pas en cause les symptômes" déclare Benjamin Vatovez, responsable de la cellule champs électromagnétiques à l'ISSeP. "L'objectif de l'étude est de déterminer si les électrosensibles, soit en tant que population, soit au niveau individuel, sont effectivement capables de ressentir quand ils sont exposés."
Pour cette étude l’ISSeP recherche 120 volontaires. Ceux-ci passeront des tests suivant un protocole mis au point en collaboration avec des personnes hypersensibles aux champs électromagnétiques.
"Les volontaires sont placés à l'intérieur d'un local dans lequel il y a des sources d'exposition qui génèrent des champs électromagnétiques" explique Benjamin Vatovez, responsable de la cellule champs électromagnétiques à l'ISSeP. "Durant certaines séances ces sources actives génèrent ces champs, pendant d'autres pas. Et cela se fait en double aveugle. Cela veut dire que ni le volontaire, ni l'observateur également présent durant le test ne savent si durant quelle séance il y a exposition ou non."
De nombreuses études existent déjà. Celle-ci permettra de compléter les connaissances que l’on a du phénomène, encore trop souvent méconnu.Si en Belgique l’électrohypersensibilité n’existe pas officiellement, ce n’est pas le cas dans d’autre pays comme la Suède ou le phénomène est reconnu comme un handicap fonctionnel depuis 2003.
Contact pour se porter volontaire à l’étude :
Maryse LEDENT
Tél : (0)2 642 54 36
Mail : maryse.ledent@sciensano.be