Vaccination obligatoire : manifestation du personnel soignant au CHR Citadelle
Les membres du personnel soignant de l'hôpital CHR Citadelle de Liège et d'ailleurs ont mené une action ce matin devant l'hôpital. Cette manifestation fait suite à la décision du gouvernement de rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant sous peine d'être suspendu dès janvier. Par cette action, ils voulaient sensibiliser patients et visiteurs aux difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain et qui impactent la qualité des soins.
Le personnel soignant du CHR Citadelle et d'autres hôpitaux, s’est rassemblé pour se faire entendre. Le point de départ du mouvement : la vaccination rendue obligatoire pour le personnel soignant sous peine de ne plus pouvoir exercer.
Cette obligation vaccinale sous peine de sanction sonne comme un coup de poignard pour le personnel des hôpitaux, déjà en sous-effectif et épuisé par la pandémie.
"Le licenciement à été remplacé par une suspension avec droit au chômage" explique Véronique Sabel, secrétaire nationale à la CSC services publics. "Mais le problème pour nous, c'est la notion de sanction. On sanctionne du personnel qui depuis deux ans est sur le front, qui ne compte pas ses heures, qui a travaillé en étant positif au covid, et qui aujourd'hui, s'il fait un autre choix que la vaccination, risque de perdre son travail... Quelle reconnaissance !"
La vaccination obligatoire, uniquement pour les soignants est aussi considéré comme discriminatoire dans les rangs des manifestants.
"Ne rendre la vaccination obligatoire que pour les soignants est une discrimination" déclare Joël Bertho, secrétaire général à la CGSP Admi Liège. "S'il y a vraiment quelque chose à faire au niveau de la vaccination, c'est tout le monde, ou ce n'est personne. Mais il ne faut pas commencer à le rendre le vaccin obligatoire pour certaines professions, et si vous ne le faites pas, vous êtes dehors. Non! Si on doit vacciner, ça sera tout le monde."
Pour le moment, le nombre de démissions liées à cette obligation de vaccination est limité au CHR Citadelle, mais l’hôpital craint tout de même des répercussions sur son fonctionnement à cause de la mesure.
"Le marché des infirmiers est à sec, il n'y a plus personne sur le banc des remplaçants" déclare Antoine Gruselin, porte-parole du CHR Citadelle de Liège. "Il n'y a plus personne. Il faut donc absolument garder tout le monde. Et c'est pour ça qu'on est là aussi pour soutenir le personnel qu'il soit vacciné ou non vacciné."
Dès le mois de janvier, le personnel soignant non vacciné verra la suspension de son contrat de travail durant trois mois avec chômage temporaire, le temps de recevoir le vaccin. Après, les non vaccinés ne pourront plus officier. À terme, le secteur craint de plus pouvoir assurer des soins de qualité pour tous.