Un financement participatif pour agrandir une brasserie familiale
Une brasserie de Grâce-Hollogne a lancé, fin du mois de mai, un financement participatif pour s’agrandir et ainsi augmenter sa production. Avec les années la Brasserie Cosse a évolué, d'un simple souvenir familial, un passant par une activité de loisir, celle-ci s'apprête à franchir un nouveau cap de son histoire.
C'est le jour du brassage pour Martin Frippiat et son père Pierre. Dans cette brasserie, la confection de bière c’est tout un art mais c’est aussi toute une histoire de famille ! La Brasserie Cosse a été lancée par l’arrière-arrière-grand-père de Martin, en 1892.Une aventure brassicole familiale qui s’arrêtera au milieu du 20ème siècle, face à la concurrence des grands groupes brassicoles. L’héritage familial n’en est pas perdu pour autant, les activités de brassage sont relancées 70 ans plus tard.
"Mon père a lancé la brasserie en 2009. Mais faut se dire que ici, dans la brasserie, c'est que de la récup'." raconte Martin Frippiat, brasseur de la Brasserie Cosse. "On a été chercher des cuves dans des laiteries, etc. On a remis le tout au goût du jour et de la brasserie. J'ai repris la brasserie à temps plein en 2017. À ce moment-là on a refait quelques rénovations, avant on pouvait produire 500 litres de bière par mois, maintenant on est capable d'en faire 500 litres par semaine."
La production doit bientôt doubler... mais c'est impossible
Le produit phare de cette brasserie c’est la Belle Ardente. Une bière rousse qui a su séduire plus de 60 clients qui se partagent la production hebdomadaire de 500 litres. Le brasseur s’apprête à doubler sa clientèle, mais pour cela il faut doubler la production. Produire plus, dans l’état actuel des choses, c’est mission impossible. La brasserie s'est installée dans la maison familiale et l'espace disponible a été rentabilisé au maximum de ses capacités.
"C'est pas possible parce que l'espace est trop petit." explique le brasseur. "On doit trouver un nouvel endroit pour produire plus, pour pouvoir répondre à plus de demande. Mais aussi pour pouvoir travailler à plusieurs. Pour le moment je suis tout seul à temps plein et c'est pas forcément facile tous les jours. L'objectif c'est de produire 2000 litres par semaine. Avec ça, on pourra être jusqu'à 3 personnes à travailler à la brasserie à temps plein."
Un appel au public
Pour financer une partie de ce projet Martin Frippiat fait le choix de lancer un financement participatif via la plateforme en ligne Ulule. Le principe est simple : n’importe qui peut investir un peu d’argent dans ce projet avec différentes contreparties en retour.
"Par exemple, pour un montant de 5€, qui nous aide déjà énormément, les investisseurs reçoivent une bière qui coûte 5€." détaille Martin Frippiat. "C'est vraiment du donnant-donnant. Mais grâce à cela, on va pouvoir aller trouver les banques et dire qu'on a un potentiel de clients qui est derrière nous et que le public apprécie notre projet et que notre projet est fédérateur."
En une vingtaine de jours ce financement participatif a permis à la brasserie de récolter plus de 20.000 €. Une cagnotte que le brasseur espère encore voir évoluer. Cette somme permettra l’achat d’un nouveau lieu de production mais aussi de nouveaux équipements. De quoi concrétiser, près de 130 ans plus tard, les rêves houblonneux d’un arrière-arrière-grand-père.