Quand la Lumière rencontre l’Accueil Botanique

Ce jeudi matin, derrière le comptoir de l'Accueil Botanique, quatre bénévoles aveugles et malvoyants de l'association La Lumière assuraient la préparation et le service des petits-déjeuners pour une centaine de personnes vivant dans une grande précarité, souvent des sans-abri.« Nous sommes très, très heureux d'être ici, parce que d'habitude, à La Lumière, ce sont les bénévoles qui s'occupent de nous. Et ici, c'était un peu à notre tour, et ça nous valorise, quelque part. Cela fait vraiment du bien de pouvoir aider d'autres personnes en difficulté », explique Jacqueline Hayebin, bénévole de l’ASBL La Lumière.
Cette initiative fait suite à un appel lancé par l'Accueil Botanique, qui a étendu ses horaires d'ouverture durant la période hivernale. « Il nous fallait des bras, et la recherche de bénévoles est vraiment difficile. Le fait d'avoir des propositions d'équipes comme La Lumière nous permet de répondre à cette demande et à ce besoin de personnes pour le petit-déjeuner », explique Benjamin Defgnée, éducateur à l’Accueil Botanique.
Avant de s'engager, La Lumière s'est assurée que les lieux étaient adaptés aux besoins des personnes malvoyantes. « Il faut effectivement que les espaces soient bien dégagés et rangés pour éviter les accidents, qui peuvent vite arriver. Nous avons visité les lieux, et nous nous sommes dit que c'était parfait. Nous avons été bien accueillis et nous pourrons donner le meilleur de nous-mêmes », explique Line Brasseur, chargée de communication de l’ASBL La Lumière.
Du côté des bénéficiaires, l'arrivée de ces bénévoles a d'abord suscité de la surprise, mais a rapidement été perçue de manière très positive.« C'est une très bonne initiative. Cela leur permet de rencontrer plus de monde et d'évoluer dans ce milieu d'entraide. C'est incroyable, une très bonne chose », confie Gabriel, bénéficiaire de l’Accueil Botanique.
« Ça fait plaisir. Maintenant, j'ai remarqué sur mes tartines qu'au lieu d'avoir deux tranches, il y en avait trois. On ne peut pas leur en vouloir, mais ça fait plaisir. C'est l'une des premières fois que je vois cela, et ça fait chaud au cœur, surtout en hiver », explique Martin, un autre bénéficiaire.
Cette collaboration entre deux associations aux besoins spécifiques illustre que chacun, malgré ses différences, peut contribuer activement à une société plus solidaire.