"Bavière, un hôpital dans la ville"
De l’hôpital de Bavière, il ne reste plus que quelques ruines dont l’entrée et la chapelle. Sur le site est désormais érigé le B 3, la bibliothèque de la province. C’est aussi la Province de Liège qui édite aujourd’hui un livre qui retrace la fresque historique du site.
“ Bavière, un hôpital dans la ville ” aborde l'histoire de cette institution liégeoise sous plusieurs angles et thématiques, et cela grâce à des documents issus des archives du CAPS, de la faculté de médecine et de l'Université de Liège. Quinze chapitres couvrent quatre siècles d'histoire de l'hôpital dans le quartier d'Outremeuse. "1603, c'est la création de l'hôpital, création dans un bâtiment qui est la maison Porquin. La maison Porquin qui avait été construite au XVIᵉ siècle et acquise par Ernest de Bavière. Ernest de Bavière va faire don de cette maison pour en faire le premier hôpital. Cet hôpital va grandir au cours des 17ᵉ, 18ᵉ et même encore 19ᵉ siècle, à tel point qu'à la fin du 19ᵉ siècle, il est complètement obsolète. Il faut le transformer ou le déménager. C'est le déménagement qui va avoir lieu. Ce déménagement va se faire dans une autre partie d'Outremeuse, là où les Liégeois l'ont connu, c'est à dire les anciens prés Saint-Denis" explique Erwin Woos, le co-auteur de "Bavière, un hôpital dans le ville".
Si le bâtiment s'est transformé, c'est aussi la médecine qui a évolué au fil des années, avec de plus en plus de spécialisations. "L'histoire médicale de Bavière commence avec le régime français. Le préfet instaure deux cours, un cours de médecine, un cours de chirurgie. Ça, c’est en 1812. 1817, l'Université de Liège est créée et la faculté de médecine va vraiment se développer. Des spécialités vont s'ériger tout au long du siècle, notamment par exemple l'ophtalmologie. Il faut aussi savoir que fin du siècle, à partir de 1870, il y a les applications de l'antisepsis, de la sepsis et aussi le développement de l'anesthésie qui va permettre un bond en avant de la chirurgie" explique Arlette Joirise, la co-auteure de "Bavière, un hôpital dans le ville".
Un livre très documenté mais également agrémenté d'anecdotes pour faciliter la lecture des 752 pages de l'ouvrage."Il est assez étonnant de voir à l'époque la quantité d'alcool, la quantité de vin, la quantité de bière qui sont délivrées aux patients. À titre d'exemple, en 1871, on peut dénombrer 24 litres par patient par an, ce qui est quand même assez surprenant. Et c'est une autre histoire, évidemment, de la médecine" explique Erwin Woos, le co-auteur de" Bavière, un hôpital dans le ville".
Un livre édité par la Province de Liège où les amateurs de patrimoine et de médecine pourront découvrir la véritable fresque historique de Bavière de 1602 à 1987.