Eté de nos rivières: la lutte contre la balsamine de l'Himalaya
Ce mardi, les bénévoles étaient à pied d’œuvre sur les abords du ruisseau de la Paillette à Ninane pour éliminer cette plante invasive. Un travail encadré par le Contrat Rivière Vesdre et le PCDN (Plan Communal de Développement de la Nature) de Chaudfontaire depuis trois années déjà.
Une véritable opération de destruction de la balsamine de l’Himalaya était menée ce matin sur les berges de la Pellette à Ninane. C’est le premier des petits affluents de la Vesdre à être la cible des bénévoles cet été. Cette année, la plante est tardive et pas encore en fleurs. Il est donc plus difficile de la repérer.
« Elle a une tige rougeâtre et gorgée d’eau qui forme des nœuds. Elle a une rosace reconnaissable mais elle est évidemment plus facilement repérable une fois qu’elle est en fleurs», explique Florence Hauregard, Coordinatrice du Contrat rivière Vesdre.
Mais cette belle fleur, il faut l’éliminer ! Introduite dans les jardins pour ses qualités esthétiques, elle s’est très vite propagée dans la nature. On les retrouve en massifs denses dans les zones humides mettant en péril les espèces indigènes. Une plante invasive qu’il faut arracher et détruire avant que la fleur n’arrive à maturité.
« Elle a des petites racines et il est très facile de l’arracher. Il faut également la découper en plusieurs morceaux pour l’anéantir complètement », complète-t-elle.
La lutte continue.
Bien que très belle, la balsamine de l’Himalaya fait partie des plantes dites «invasives », c’est-à-dire qui sont à la fois exotiques ET envahissantes. Introduite dans les jardins en tant que plante ornementale, elle s’est rapidement propagée dans la nature, grâce à ses très nombreuses graines projetées à plusieurs mètres. C’est ainsi qu’on la rencontre désormais en grande quantité dans les zones humides, sur les berges des cours d’eau, etc.
« Sa présence en abondance pose divers problèmes environnementaux. Au lieu d’enrichir la biodiversité de nos régions comme on pourrait le croire, elle l’appauvrit en formant des massifs monospécifiques denses, qui empêchent le développement des plantes locales et déséquilibre les relations faune-flore. Par ailleurs, ses racines extrêmement petites ne stabilisent pas les berges des cours d’eau : elle favorise ainsi leur érosion et la perte de terrain. Et disparaissant complètement en hiver, elle laisse les berges à nu, ce qui accentue encore plus cette érosion », commente encore Florence Hauregard.
« Pour ces raisons, il est nécessaire de la maîtriser, de la limiter, voire de l’éradiquer de nos régions. La balsamine de l’Himalaya fait d’ailleurs partie de la liste des espèces invasives ciblées par le Règlement Européen 1143/2014, qui vise à freiner l’expansion et limiter les dommages environnementaux provoqués par ces espèces ».
L’opération est menée chaque année entre début juillet et mi-aout pour limiter au maximum la prolifération. Au fil des ans, les zones retrouvent peu à peu leur végétation naturelle, c’est ce que l’on a pu constater ici au bord du ruisseau.
« C’est ça aussi qui est motivant », commente Esther Zaeytydt éco-conseillère à Chaudfontaire et coordinatrice du PCDN (Plan Communal de Développement de la Nature). « Il reste du travail encore aujourd’hui, mais on a pu voir l’évolution au cours de ces opérations. Ici, par exemple, il y a deux ans, on en était infestés. Aujourd’hui, il y en a beaucoup moins. C’est très encourageant ! »
Après le ruisseau de la Paillette, les bénévoles s’attaqueront aux berges du Fond des cris et du Géloury. L’objectif étant au final d’éradiquer complètement cette plante invasive du bassin de la Vesdre.
Sophie Driesen