Le clavecin, un instrument ancien, mais pas oublié
Ce dimanche, 500 artisans ouvriront les portes de leurs ateliers en Belgique dans le cadre de la Journée de l'Artisan organisée par le SPF Economie.
Dans notre région, ils seront nombreux à participer à cette journée afin de mieux faire connaître leur métier. Parmi eux, Jacques Magnette, un facteur de clavecin basé à Aywaille. Depuis trente ans, il construit, répare et rénove cet instrument qui a connu ses heures de gloire au 17ème siècle.
"C’est vrai que c’est un instrument qui date et que l’on situe tous à l’époque de Louis XIV" explique Jacques Magnette. "Mais cet instrument est encore beaucoup joué aujourd’hui par des musiciens professionnels pour des concerts, ou des opéras. Il y a aussi des personnes qui sont à l’âge de la pension et qui décident de se lancer dans ce type de musique car ils ont du temps. On retrouve aussi des jeunes qui préfèrent jouer du clavecin plutôt que du piano."
Une guitare à clavier
Passionné par la renaissance et par la musique baroque, l’artisan est devenu facteur de clavecin après avoir rencontré son épouse, elle-même claveciniste. Il a alors appris les gestes pour donner vie à l’instrument à cordes, qui en quatre siècles, a gardé le même mode de fonctionnement.
"Le clavecin c’est une mécanique relativement simple" explique l’artisan Aqualien. "Lorsqu’on appuie sur une touche sur le clavier, cela fait lever une petite pièce de bois qu’on appelle un sautereau. Au bout de cette pièce, se situe un petit bec, qui originellement était en plume de corbeau. Ce petit bec, en montant, vient accrocher la corde. C’est ce qui provoque la vibration de celle-ci, et donc le son. C’est un mécanisme différent du piano, dans lequel ce sont des marteaux enrobés de feutre qui frappent les cordes et produisent le son. Le clavecin est en quelque sorte une guitare à clavier."
Acquérir un tel instrument coûte entre 5000 et 35 000 euros. Un prix justifié par les 600 heures nécessaires à sa réalisation. Le clavecin est presque uniquement en bois. Les différentes essences de bois sont soigneusement choisies selon leur fonction dans l’instrument. C’est particulièrement le cas pour la table d’harmonie, pièce maîtresse de l’instrument. Située en dessous des cordes, elle donne au clavecin ses qualités sonores.
"C’est du bois d'épicéa qui a poussé en altitude et qui a donc grandi très lentement. Il détient toute une série de qualités" explique Jacques Magnette. "Ce bois est coupé à la lune descendante de décembre. Ensuite il est entreposé pour séchage pendant une quinzaine d’années. Il sera alors bien sec. Mais surtout, les résines qu’il contient auront cristallisé. C’est cela qui donne la teinte particulière du son de l’instrument."
Dimanche, Jacques Magnette ouvre ses portes. L’artisan ne manque jamais une occasion de partager sa passion et son savoir-faire avec les curieux.
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