Still Standing pour le secteur culturel en ce 1er mai
Ce samedi 1er mai marque la cinquième opération du collectif Still Standing for Culture, qui milite pour une réouverture rapide du secteur culturel. Plusieurs actions de contestation des mesures sanitaires se sont déroulées à Liège notamment, soit en extérieur, soit en intérieur avec, pour ce cas de figure, le respect des règles sanitaires en vigueur lors de l’été 2020.
Le secteur culturel liégeois s’est mobilisé en ce premier mai lors de plusieurs opérations Still Standing for Culture. Pour les acteurs du secteur culturel ayant participé à cette action, venir travailler en ce jour férié est un acte résolument militant. "Le 1er mai est normalement une fête fériée où justement, on ne travaille pas et, nous, on en est arrivé à un point où travailler est une manifestation", annonce Frédérique Prohaczka, responsable de la programmation de la péniche Le Ventre de la Baleine, venue proposer un spectacle de slam près de la passerelle Saucy.
"On croit qu'on est hors-la-loi. On croit que c'est de la désobéissance civile, mais, quand on se penche un petit peu sur le droit, c'est le gouvernement qui est dans l'illégalité aujourd'hui“, affirme cette artiste des arts de la rue. "On est juste des artistes qui demandons à faire normalement notre travail. Nous ne sommes pas dans la désobéissance civile. Nous sommes tout à fait légitimes. Le fait de devoir aujourd'hui se battre à ce point-là, c'est assez incompréhensible. A mon avis, le gouvernement pose ici un choix idéologique et il faudrait quand même le questionner à ce propos", conclut-elle.
Ouverture exceptionnelle de lieux culturels en intérieur
Des événements en extérieurs ont eu lieu un peu partout dans le centre-ville liégeois. Et pour la première fois depuis le mois d’octobre, certains lieux culturels en intérieur ont exceptionnellement ouvert leurs portes. C’est le cas notamment du cinéma de la Sauvenière ainsi que du Manège de la caserne Fonck.
“Le but premier est évidemment d’interpeller le politique et de lui faire comprendre qu’on peut accueillir les gens dans des normes sanitaires tout à fait correctes et décentes, surtout dans des grandes salles comme ici, mais même dans des petits lieux", précise Pierre Clément, coordinateur du Festival de Liège, installé au Manège de la caserne Fonck.
"Il y a plein de petits lieux qui accueillent des gens avec distanciation ou en mettant le nombre de gens qu'il faut respecter", étaye-t-il. "Et évidemment, il ne faut pas nier le fait que cela fait un plaisir incroyable de revoir du public et de pouvoir accueillir des spectacles de gens qui travaillent depuis un an et demi sans pouvoir les montrer", ajoute cet acteur du secteur culturel liégeois.
Appel pour une réouverture rapide et le plus largement possible
“Notre message principal est d’expliquer que nous voulons, bien sûr, rouvrir le plus vite possible, mais aussi le plus largement possible", ajoute Stéphane Wintgens, responsable communication des Grignoux, dont le cinéma de la Sauvenière fait partie. "Nous permettre de rouvrir avec des salles avec une jauge de 30 % ou de 50 %, c’est nous condamner de facto à un déficit", étaye-t-il.
Et d'ajouter : "Donc nous attendons des responsables politiques qu'ils nous permettent de rouvrir nos salles dans de bonnes conditions sanitaires, mais aussi pour le spectateur avec une pleine capacité d'accueil. Si nous ne pouvons pas le faire, il faudra alors continuer de nous aider".
Le gouvernement a fixé au 8 mai la réouverture partielle du secteur culturel. En attendant, d’autres actions du collectif Still Standing for Cuture se tiendront. Après des mois de fermeture, un redémarrage en douceur ne semble pas répondre aux attentes des travailleurs du secteur culturel. A voir si le gouvernement applaudira ce message.
Mallaury Lehnertz