Réduction du temps de travail pour personnes âgées
Des montagnes de casseroles à nettoyer, des sols à récurer, de lourdes poubelles à sortir... ce qui peut encore être envisagé avec un peu de courage quand on est jeune s'avère franchement pénible, une fois que l'on a atteint un certain âge ! Et ce qui est vrai pour le personnel de ménage l'est aussi pour les métiers de la construction, pour ne citer qu'un autre exemple...
Réduire le temps de travail sans perte de salaire : c’est l’expérience-pilote menée actuellement dans un groupe de communes wallonnes. La mesure vise les personnes âgées de plus de 60 ans, qui exercent un métier pénible. L’expérience a été lancée au début du mois de janvier par le gouvernement wallon. Le ministre Christophe Collignon est venu à la rencontre de quelques-uns des bénéficiaires dans la commune de Blegny.
Le bourgmestre de l'entité, Marc Bolland, estime que cette possibilité de temps de travail allégé est une question de justice sociale mais aussi d’efficacité.
Justice sociale, car s'il est aujourd'hui nécessaire de prolonger les carrières jusqu'à 66 ou 67 ans, pour peut-être bénéficier d'une pension complète, il est juste que les personnes qui exercent des métiers pénibles puissent bénéficier de mesures d'allègement en fin de parcours. C'est aussi un dispositif qui permet plus d'efficacité, car les personnes âgées, que des années de travail ont parfois rendues plus fragiles, sont plus souvent absentes pour raison de santé. L'espoir est que cet allègement du temps de travail puisse leur permettre de mieux récupérer, et peut-être alors aussi, moins souvent absentes, ce qui améliorerait de facto l'organisation du travail.
Parmi les 18 pouvoirs locaux qui participent, 13 d’entre eux organiseront une embauche compensatoire
Une des difficultés de la mise en place de cette opération était de savoir qui pourrait bénéficier de la mesure - réduire le temps de travail à 4/5e sans perte de salaire - le pouvoir fédéral n’ayant toujours pas réussi à pas établir une liste des métiers pénibles. Christophe Collignon a décidé de laisser les communes établir cette liste des métiers concernés, parmi leur personnel. Ici, ce seront les techniciennes de surface, ailleurs, ce seront peut-être les ardoisiers, ou les paveurs...
L’expérience sera menée durant 3 années, puis évaluée, notamment dans son aspect de résorption de l’absentéisme.
Le gouvernement wallon pourrait alors permettre d’étendre la mesure à d’autres pouvoirs locaux.