Trop peu de cancers diagnostiqués durant le confinement
Le nombre de diagnostics de cancers dans les hôpitaux a chuté. Cette diminution est directement liée au confinement. Peur de l’hôpital, retard dans les rendez-vous, suppression des dépistages. Ces problèmes sont bien présents dans les hôpitaux de notre région.
4 000 diagnostics de cancers attendus en 2020 n’ont pas été posés. Ce nombre important a été communiqué par le registre du cancer. "Très clairement, on ressent une forte diminution, principalement des cancers qui nécessitent un dépistage, ceux du sein et du colon par exemple", indique le Dr Marie-Pascale Graas, oncologue à la clinique CHC d'Hermalle-sous-Argenteau.
Certains patients ont développé une peur de l'hôpital
Maintenant, le dépistage a repris. Les hôpitaux tentent de rattraper le retard. Mais certains patients craignent toujours de passer la porte d’un hôpital. "C'est important de se faire diagnostiquer le plus vite possible. Il ne faut plus avoir peur de venir à l'hôpital, les patients Covid ne sont plus nombreux. C'est important de se faire vacciner et de vivre le plus normalement possible par la suite, de reprendre ses habitudes", juge le Professeur Guy Jérusalem, Oncologue au CHU de Liège.
Autres soucis, certains services n’arrive pas à rattraper les retards liés au confinement. "En effet, pour avoir un rendez-vous pour une IRM, il faut attendre bien souvent le mois de septembre. Pour les PET scan, normalement, on les a directement en Belgique, mais pour le moment, on les a après 15 jours", détaille le docteur Graas.
Point positif, notre pays est loin d’être le plus mal loti, même si la situation est préoccupante. En effet, la France communique un retard de 20 % sur les diagnostics. En Belgique, les chiffres pour ce premier quadrimestre de 2021 ne sont également pas bons. Le registre du cancer estime un retard de 4 % sur le nombre de diagnostics contre 6 % pour l’année 2020. Les experts appellent donc les citoyens à consulter dès leurs premiers symptômes. (P.J.)