Plaque commémorative en hommage aux femmes grévistes de la FN Herstal.
En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, a été inaugurée une plaque commémorative en hommage aux ouvrières qui ont combattu pour leurs droits à la FN de Herstal. C’est en février 1966 que les travailleuses de la FN arrêtent le travail pendant trois mois pour réclamer, haut et fort « Un salaire égal pour un travail égal »
Ce 8 mars a été inaugurée une plaque commémorative rappelant le combat des ouvrières de la FN Herstal qui, en février 1966, ont arrêté le travail pendant douze semaines pour réclamer de meilleures conditions de travail et un salaire égal à celui des hommes. Josette avait 20 ans à l'époque et faisait partie de ces femmes machines qui travaillaient dans des conditions très difficiles. "C'était de toutes petites pièces qu’on devait faire et on avait des petites mains de fées pas comme les hommes , pour eux impossible de prendre une pièce pour les mettre dans des machines à l'huile. Et alors, on tournait et on était tout le temps remplies d’huile. On était sale et pleine de boutons aussi. Après notre grève, nous avons eu droit à des tabliers et des sabots. On a eu droit à une machine à lessiver pour pouvoir lessiver nos linges mais malheureusement, pas de douches" explique Josette Franckson, ouvrière gréviste en 1966 à la FN Herstal.
Au niveau du salaire, ces femmes n'ont obtenu que deux francs d'augmentation. Mais elles sont rentrées dans la grande histoire pour leur combat et leur pugnacité. Et même les syndicats, à l'époque, ne les soutenaient pas. "Tout le monde a voulu écraser la grève et les femmes, pendant douze semaines, n'ont pas faibli. Elles ont obligé tout le monde à comprendre que l'entreprise ne pouvait pas fonctionner sans elle. Et ça, en soi, c'était déjà la première grande victoire" explique Gianni Angelucci, le porte-parole de l'ensemble des organisations syndicales.
Aujourd'hui, les choses ont évolué, même si l'on sait, qu'il y a encore les disparités de salaires et le fameux plafond de verre qui empêche les femmes d'accéder aux postes de direction."Il faut plus de transparence dans les salaires, notamment dans le secteur privé, parce que dans le secteur public, on sait que c'est relativement identique, c'est transparent. Mais dans le secteur privé, on voit bien que ce n'est pas le cas. On voit aussi que dans les postes de direction, si on ne met pas de quotas, on a souvent peu de femmes qui sont là." FN qui est un fleuron à une seule femme dans son comité de direction, alors que dans la stratégie, on ne voit pas pourquoi les femmes ne pourraient pas aussi s'y investir. Et donc, ce sont des domaines dans lesquels on doit pouvoir encore progresser " explique Christie Morreale, Ministre wallonne de l'égalité des chances et des droits des femmes.
En tout cas, à Herstal, c'est décidé, dorénavant, patrons, syndicats et responsables politiques honoreront chaque année devant cette plaque le combat des femmes de la FN Herstal.