Poupée d'Orgueil, une BD qui se déroule à Liège
Nous sommes dans les années 80. Une fuite dans la centrale de Tihange contamine un poisson. De celui-ci se crée une créature maléfique qui prend place dans les rues liégeoises. Voilà comment commence « Poupée d’Orgueil » signé Michel Elsdorf pour le scénario et le dessin.
Prendre conscience des dangers nucléaires
L’objectif de cette histoire est de faire prendre conscience aux lecteurs des dangers que représentent les centrales nucléaires : « Mon seul moyen de pouvoir le faire, c’est à travers une bande dessinée. J’ai allié deux choses : ma passion pour Liège et mon angoisse pour le futur. »
Liégeois de naissance, Michel Elsdorf nous emmène dans sa ville natale dessinée en noir et blanc. Détenteur d’un nombre considérable de documents sur la ville, l’auteur y a puisé de quoi nourrir son dessin avec nombre de de lieux emblématiques liégeois. Comme le Palais des Princes-Evêques, la Montagne de Buren, la place Saint-Lambert en travaux à l’époque, ou encore les rues d’Outre-Meuse et le monument Tchantchès.
« Le monument Tchantchès est un des rares monuments où le personnage diabolique ne démolit pas, affirme Michel Elsdorf. Elle tourne autour, elle se demande ce que c’est, pourquoi est-ce que c’est une femme qui tient un homme au bout de sa main. Ca va la rassurer, car elle est quand même très bestiale d’une certaine façon. Donc les hommes doivent être en dessous d’elle. Et là, elle est vraiment ravie que ça soit une femme qui domine l’homme »
Du français au wallon
Deux versions de la bande dessinée - une française, une en wallon - sont parues à l’heure actuelle, chacune tirée à 500 exemplaires. Paul-Henri Thomsin signe l’adaptation wallonne.
« La différence qu’il y a entre une traduction et une adaptation, c’est que Paul-Henri va plus loin et explique avec les mots wallons la bande dessinée, le scénario, les dialogues. C’est pour ça que le titre français « Poupée D’Orgueil » devient « Neûre Macrale » en wallon, qui signifie « La Sorcière Noire ». Il a vraiment bien senti ce qu’était l’héroïne en fait. »
Michel Elsdorf ne compte pas en rester là avec la bande dessinée. Un deuxième numéro est déjà en préparation. L’époque reste la même. On y suivra un détective dans les bâtiments de Cockerill. Les premières planches seront à découvrir lors des festivités du 15 aout…
Tom Léonet