Le cheval de débardage reste essentiel dans la sauvegarde de nos forêts
Le cheval a été remplacé depuis longtemps par les machines, mais il y a un domaine dans lequel il reste essentiel, c’est le débardage en forêt. Pour cette fonction, il est, avec son meneur, un élément essentiel. Canopea, ex-Inter Environnement Wallonie, a organisé ce mercredi une démonstration à Modave.
Nous sommes dans la forêt domaniale de Saint Lambert, à Modave. Dans le bois, des hommes, des machines et des chevaux. Une équipe efficace et complémentaire pour les travaux en forêt.
“Tout le monde s’y retrouve ici. Vous le voyez, les chevaux s’enfoncent dans les bois là où les machines n’ont pas accès, ils ramènent les bois à la machine, qui prend le relais. C’est une parfaite complémentarité”, commente Gaëtan Pyckhout de l’asbl Meneurs.
Si aujourd’hui, la technologie des machines dépasse l’animal, le cheval a toujours toute sa place en forêt. Le cheval peut avec son meneur atteindre des endroits interdits aux machines sans pour autant dégrader les sols que foulent ses sabots.
“Oui, de plus en plus de propriétaires forestiers et les naturalistes plaident pour plus de respect des sols. Les engins agricoles et les machines provoquent des tassements de sols dommageables pour l’environnement et la biodiversité, les chevaux sont une belle alternative, respectueuse et efficace. C’est ce que l’on a voulu démontrer ici”, explique Anne-Laure Geboes, chargée de mission biodoversité - Canopéa.
On le voit le débardage avec le cheval reste essentiel, malheureusement, on en compte trop peu en Wallonie. Olivier Gillet exerce ce métier depuis une dizaine d’années, par passion. Ses chevaux ont des qualités exceptionnelles.
“J’ai un croisé ardennais et un pur ardennais, ce sont vraiment des chevaux formidables, maniables, puissants et froids dans le caractère, c’est vraiment des partenaires de travail extraordinaires”, affirme-t-il.
Pour cette parcelle forestière cloisonnée, l’intervention des chevaux de débardage est indispensable. Cela facilite le travail de tous, en n’exerçant aucun tassement de sol comme le ferait un engin de chantier.
“Pour ce travail bien particulier, le cheval est un complément indispensable, mais cela ne se vérifie pas dans toutes les situations”, commente Nicolas Delhaye, chef de cantonnement DNF Liège. “Il y a des travaux pour lesquels le cheval ne peut pas intervenir, mais il reste un allié de poids, sans mauvais jeu de mots”.
Le meneur et son cheval offrent de belles perspectives d’avenir pour l’exploitation forestière. C’est ce que Canopéa entendait démontrer aujourd’hui. Il faut donner un nouveau souffle à cette profession oubliée.
Sophie Driesen
https://www.canopea.be/nos-missions/