A vos jumelles : quels oiseaux voyez-vous dans vos jardins ?
Ces samedi et dimanche, l’association Natagora invite une nouvelle fois le public à participer à son grand recensement annuel des oiseaux de jardin. Cette opération permet aux ornithologues de suivre l’évolution des populations d’oiseaux de jardin depuis plus de 20 ans
Le plaisir d'observer les oiseaux peut naître de bien des façons, et à tout âge. Cela peut ainsi venir très tôt. C'est le cas de Christian Funken, passionné de nature, qui s'est intéressé dès l'enfance aux oiseaux de son jardin. Plusieurs décennies d'observation lui permettent de voir se dégager certaines tendances dans l'évolution des espèces présentes.
"Je constate que depuis que les hauts-fourneaux ont été mis à l'arrêt et que la pollution a diminué, il y a plus d'oiseaux qu'auparavant", remarque Christian Funken.
"Il y a des oiseaux que l'on ne voit plus aujourd'hui, qui ont disparu depuis des dizaines d'années, comme des mésanges à longue queue. Par contre, nous revoyons des pinsons, des mésanges bleues, des mésanges charbonnières, des piverts, des pics épeiches, des sittelles... C'est encourageant de voir toute cette évolution, et que les oiseaux reviennent progressivement suite à une diminution de la pollution dans la région".
Observer les oiseaux de jardin, c’est aussi ce que propose Natagora, même à ceux qui n’ont pas l’habitude de ce genre d’exercice.
Ce début de mois de février s’y prête plutôt bien, notamment parce que les arbres sont toujours dépouillés de leurs feuilles. Et pour les candidats au recensement, Natagora a préparé des fiches, disponibles sur son site à partir du 2 février, pour faciliter l’identification de nos amis à plumes.
20 années d'observation Natagora
En 2023, Natagora dressait un bilan de vingt années de recensement par le public des oiseaux de jardin.
"Les données globales sont impressionnantes : plus de 6,3 millions d’oiseaux observés et plus de 147 000 recensements, répartis dans toutes les communes de Wallonie (262) et de Bruxelles (19). La couverture du territoire est donc très bonne !" se réjouit-on du côté de Natagora.
Sur le site de Natagora, on peut trouver un classement des 10 oiseaux les plus souvent observés. En voici de larges extraits
"Au cours des 20 années d’opération, 9 espèces ont figuré chaque année dans le top 10. Il y a donc beaucoup de constance dans la composition de notre avifaune de proximité.
Le grand gagnant est le merle noir (1re espèce en nombre de données), qui dépasse largement la barre des 120.000 données !
Deux mésanges sont également omniprésentes : la mésange charbonnière (2e) et la mésange bleue (4e). La première est stable et la seconde en très légère régression
Le rouge-gorge (3e) est stable. Il est aussi très bien suivi par l’opération, car facile à détecter et à identifier.
Deux espèces de corvidés sont aussi présentes chaque année dans le top 10 : la corneille noire (10e) et la pie bavarde (5e), toutes deux en très légère expansion sur les 20 ans.
Le pinson des arbres (7e) est stable au cours de la période. Tout comme le verdier d’Europe, il s’agit d’une espèce très sensible à la propagation des maladies à la mangeoire (trichomonose, salmonellose).
Enfin, deux colombidés sont très régulièrement observés : la tourterelle turque (8e), dont la fréquence diminue au cours de la période, et le pigeon ramier (9e) qui lui est de plus en plus présent.
(source : Natagora)