Mobilisation forte pour la manifestation des enseignants à Liège
La 3e manifestation des enseignants depuis le début de l'année se déroule aujourd'hui à Liège, départ gare des Guillemins où convergent depuis ce matin de nombreux enseignants.
Le personnel des écoles entend à nouveau dénoncer un nombre d'élèves trop important dans les classes, la surcharge de travail administratif, la mise en place envisagée par le gouvernement d'une nouvelle procédure d'évaluation des profs, et un manque de moyens généralisé. « On a, depuis quelques années maintenant, le gouvernement qui est dans une certaine logique de réforme de l’enseignement, dans une direction qui ne convient pas aux enseignants, qui rajoute de la charge de travail, qui rend le métier encore plus difficile qu’il n’était avant » s’exprime Luc Toussaint, secrétaire régional à Liège de la CGSP enseignement.
Les nombreux calicots visibles tout au long du cortège laissaient transpirer le désarroi du corps enseignant: "Réformes précipitées, école méprisée", "C'est la lutte des (petites) classes" ou encore "On coule...". Au centre de toutes les critiques: les réformes imprimées par le Pacte pour un enseignement d'excellence, ce vaste chantier initié sous la précédente législature et poursuivi par la majorité actuelle. "Le pacte d'excellence, on n'en veut pas!", hurle à tue-tête un groupe de manifestants en début de cortège avant de reprendre en mode chanson: "Caro (en référence à la ministre de l'Education, Caroline Désir, ndlr) si tu savais, ta réforme où on se la met!". Dans foule bigarrée, une toute jeune enseignante arbore une pancarte proclamant sur fond noir: "De la vocation à la désillusion". "J'adore mon métier, mais je ne me vois pas continuer dans un enseignement qui va droit dans le mur", confie Laetitia, une prof de français dans une école de Chênée. "Si les parents comprenaient ce qui est en train de se passer pour leurs enfants, c'est eux qui seraient occupés à manifester aujourd'hui!", renchérit sa collègue Lindsay, titulaire d'un cours de technologies.
Le cortège a parcouru les rues de la cité mosane, en s'arrêtant devant les sièges liégeois des différents partis politiques pour leur "demander de s'engager dans une autre politique". La manifestation doit s'achever sur une série de discours syndicaux prononcés place Saint-Léonard en début d'après-midi. La mobilisation est forte : à midi, la police confirmait la présence de plus de 10.000 personnes dans les rues de Liège.
Les enseignants avaient déjà manifesté en février dernier à Bruxelles, et le mois suivant à Mons, sans que leurs revendications ne soient rencontrées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Alain W