Une centaine de travailleurs du secteur non-marchand mobilisée ce jeudi à Liège
Plusieurs dizaines de travailleurs du secteur non-marchand s'étaient rassemblées ce jeudi sur la Passerelle Saucy à Liège. Des marmites à pression avaient été disséminées à l'endroit de la manifestation. Un geste plein de sens.
"La marmite, elle symbolise le ras-le-bol, le trop-plein, la surcharge de travail que viennent d'avoir ces travailleurs pendant cette période Covid", nous dit Nadine Vansteeger, secrétaire permanente à la CNE (Centrale nationale des employés). "Il faut savoir quand même qu'ils ont continué à travailler, à offrir le même service à la population, à leurs bénéficiaires à leurs patients en étant complètement oubliés des pouvoirs publics. Alors, on a mis beaucoup de choses en place par rapport aux hôpitaux et c'est très bien. Mais les maisons de repos, les soins à domicile, la petite enfance, tout ceux qui s'occupent des personnes handicapées ont été lâchées pendant cette période."Les maisons de repos et de soins ont particulièrement été touchées. De très nombreux décès y ont été enregistrés. Ces derniers mois ont été aussi rudes sur le plan moral pour le personnel soignant et hôtelier, dans un milieu qui devient de plus en plus difficile. Les normes d'encadrement seraient trop vétustes et les pathologies des résidents plus lourdes qu'avant.
"Les aide-soignants ont eu plus de travail, les infirmière avaient plus de dossiers et de contrôles à faire et les techniciennes de surface, en dépit de ce qu'elles font déjà, elles ont du faire plus de nettoyage ainsi que de la désinfection", commente Jean-Luc Togino, aide-soignant liégeois.
"Il est clair qu'à ce stade-ci, les aide-soignants ne rencontrent plus le bien-fondé de leur profession ... Tant les aide-soignants, les infirmiers que toutes les fonctions au final. Tout le monde court dans tous les sens et on oublie le rôle primordial qui est de soigner les résidents", poursuit Marie-Christine Falzone, elle aussi secrétaire permanente à la CNE.Un accord fédéral d'environ 1 milliard d'euros avait été trouvé le 3 juillet. Mais la CSC et la CNE veulent que ça bouge aussi aux autres niveaux de pouvoir. Celles-ci attendent un refinancement du secteur non-marchand pour une amélioration des conditions de travail et une revalorisation salariale comparable à celle dans le secteur économique. Le but étant de réduire la pénibilité de ces professions et attirer à nouveau les jeunes vers ces métiers.
"Ce que nous demandons, c'est que les Régions Wallonne et Bruxelloise ainsi que la Fédération Wallonie-Bruxelles emboîtent le pas au fédéral et refinancent sérieusement le secteur social-santé-culture, ce qu'on appelle le 'non-marchand, c'est-à-dire les maisons de repos, l'aide aux personnes handicapées, à la jeunesse, l'accueil de l'enfance, les soins à domicile, l'insertion socio-professionnelle, ...", explique Yves Hellendorff, secrétaire national de la CNE. "En gros, tous ces secteurs utiles, nécessaires mais aussi indispensables pour créer du bien-être dans notre société."
La CNE et la CSC ne devraient pas faire de nouvelles journées d'action avant début septembre. Mais elles ont promis qu'elles en referaient si aucune décision n'était prise d'ici là.