9 mars 1980 : un air de guerre civile dans les Fourons
Le 9 mars 1980, il y a tout juste 40 ans, les Fourons étaient le théâtre de violents affrontements entre les habitants francophones et des militants flamingants venus en nombre. Il y eut bien d’autres marches, mais celle du 9 mars 1980 avait failli tourner au drame : Joseph Snoeck, un habitant francophone, avait ouvert le feu sur des manifestants qui avaient pris pour cible sa maison, où il était retranché avec sa famille. Il n’y avait pas eu de mort, mais cette marche est restée dans les mémoires comme un des rares exemples de violence politique dans notre pays…
Dans le courant des années '70, des "marches" étaient organisées certains dimanches par les militants flamands, souvent armés de bâtons. Ces "marches" étaient pour eux l'occasion d'affirmer l’appartenance à la Flandre de la commune de Fouron, passée de la Province de Liège à celle du Limbourg en 1963, et où les habitant francophones, en majorité, réclamaient toujours le Retour à Liège.
Le 9 mars 1980 a lieu une de ces marches, parmi les plus violentes. Jean-Louis Xhonneux était alors le secrétaire de l’Action fouronnaise… Sa maison était en construction. Les manifestants se serviront sur le chantier pour se fournir en projectiles
Près de 1000 gendarmes étaient présents sur place, avec notamment de nombreuses autopompes et un peloton de cavalerie. Malgré cette présence en force, les militants flamingants réussiront à causer de nombreux dégâts, notamment des voitures retournées, avant d’assiéger une maison où flottait un drapeau fouronnais… Le rez-de-chaussée de la maison sera saccagée. Joseph Snoeck prendra peur, saisira un fusil et tirera deux fois en direction des manifestants " pour leur faire peur", expliquera t il. Deux manifestants seront blessés, sans gravité. Joseph Snoeck sera arrêté par la gendarmerie, puis acquitté, lors de son procès.
Les Fourons connaitront encore quelques épisodes musclés, entre manifestants francophones, gendarmerie et militants flamands… des tensions souvent vives mais sans plus jamais atteindre l’ampleur de ce qui s’était passé le 9 mars 1980.