Embargo sur le charbon, de Liège à la Russie
La commission européenne vient d’officialiser l’embargo sur l’import de charbon russe au sein de l’Union. Nous nous sommes rendus au port de l’île Monsin, au cœur du trafic maritime de Liège, où le conflit en Ukraine chamboule les habitudes.
Chez Terval, entreprise spécialisée en import et export de charbon, on compte désormais sur l’Afrique et la Colombie pour se fournir. Deux acteurs de premier choix quand le secteur décide de se passer de la Russie. « Le charbon russe représente 25% de notre marchandise » explique Hakim Hennen, administrateur chez Terval.
Dans quelques temps, ce pourcentage tombera à zéro. Les 27 ont décidé jeudi soir de fermer les ports européens à l’importation de charbon russe. Problème : ce partenaire représentait 45% du trafic au sein de l’Union.
Côté entreprises, il n’a pas fallu attendre l’impulsion politique pour se décider à boycotter le marché russe. Les clients s’assurent depuis le début du conflit de la provenance de leur marchandise ; les assureurs, eux, refusent de coopérer avec des bateaux venant de Russie.
Sur la question financière, se passer d’un si gros partenaire n’est pas sans conséquences… « On est passé de 70 dollars la tonne de charbon à plus de 300 dollars » soulève l’administrateur. Une inflation qui fera peut-être du charbon, l’or noir de demain.
Margot Corman
Alice Lacroix