Julien Leclercq, l'un des plus grands espoirs du snooker belge
À seulement 18 ans, Julien Leclercq a tout d’un prodige. Début avril à Sheffield, ce joueur amateurs vivant à Crisnée disputait son tout premier championnat du monde de snooker chez les seniors où il s’est montré aux yeux des meilleurs. "C'est via un forfait", explique-t-il. "Un joueur polonais s'était cassé la main et comme j'étais le premier sur la liste des réservistes, j'ai du coup été appelé pour aller jouer à sa place. C'est comme ça que j'ai pu aller pour la première fois jouer chez les pros !"
Julien va réaliser le plus bel accomplissement de sa carrière en passant le 1er tour du Mondial avant d’être éliminé avec les honneurs au palier suivant. "Il ne faut pas comparer avec ce qui se fait partout dans le monde que ça soit en Belgique, en Chine, en Angleterre, ... Le niveau pro reste le niveau pro. On apprend beaucoup en perdant des matchs comme ça mais aussi comme le premier match que j'ai gagné où j'ai vu que j'étais fort mentalement."
Le snooker, cette variante du billard où il faut alterner l’empochage de billes rouges et colorées, lui colle à la peau depuis son enfance. "Moi, j'étais joueur amateurs", raconte Georges Leclercq son papa et manager, qui est aussi vice-président de la BSSA, la Belgian Billards & Snooker Association. "Chaque fois, que j'allais m'entraîner ou que je faisais des petits tournois d'été dans mon club, c'était toujours : 'Papa, papa ! Est-ce que je peux jouer ? Et donc, je l'ai laissé essayer mais d'abord sans lui expliquer les règles, ça a duré 3-4 ans. Mais on se rendait bien compte qu'il rentrait des billes que nous on était pas capables de mettre. Donc, on s'est dit qu'on allait d'abord le mettre dans un tournoi d'été pour commencer qu'il a d'ailleurs gagné."
"J'ai eu mon premier coach, Johnny Petermans, qui m'a appris les bases", embraye le prodige. "Puis après, j'ai évolué et évolué. J'ai joué mes premiers tournois à 12 ans."
En cinq ans, le jeune talent enchaîne les finales en championnat de Belgique et gagne deux titres nationaux chez les U16, 1 en U18 ainsi qu’un autre en U21. Mais il participe aussi à plusieurs tours éliminatoires aux championnats européens et mondiaux juniors. Certains résultats ont déclenché un vrai déclic chez lui. "La finale du championnat de Belgique Messieurs. J'avais 15 ans, j'ai perdu contre un ex-pro mais qui restait très bon. C'est là que je me suis dit qu'en continuant de m'entraîner, rien n'était impossible."
"Quand il a gagné le titre en U21, on lui a demandé ce qu'il voulait faire plus tard", confie Georges Leclercq. "Il nous a répondu : 'Moi, on me verra jouer sur Eurosport, c'est ça que je veux faire !"
Aujourd’hui coaché par Danny Moermans, le Crisnéen est aussi entouré du 39e mondial Luca Brecel et de la pépite flamande Ben Mertens en complément de ses entrainements plutôt exigeants. "Pour moi, le snooker, c'est la variante la plus technique dans le billard. La table est deux fois plus grande que dans toutes les autres variantes. Il faut avoir un jeu de position, du mental, savoir gérer ses émotions, ... Il faut être complet. Ma routine ? Normalement Je m'entraîne 4 heures tout seul et puis deux heures avec quelqu'un ou mon père. Quand il y a un gros tournoi qui arrive, je m'entraîne tous les jours pendant 6 heures tout seul, sur un mois de temps."
Julien est le numéro 1 belge chez les Amateurs en U18, U21 et Seniors et est l’un des meilleurs jeunes européens. Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. "Être numéro 1 mondial et avoir tout gagné, tous les tournois. Je veux devenir l'un des meilleurs européens, je vais tout faire pour être champion d'Europe. Si ça doit arriver, ça arrivera et si c'st pas pour maintenant, ça sera pour plus tard."
Prochain objectif pour Julien : obtenir le statut professionnel … qu’il pourrait atteindre en décrochant la demi-finale d’un des trois tournois de la Q School qui débutera le 27 mai en Angleterre.
Joachim Gilles