Cours à consoles ouvertes
Nous vous avions présenté il y a 2 ans un maître-assistant de la Haute École Charlemagne qui forme les futurs professeurs d’histoire à donner cours avec l’aide du jeu vidéo ! Avec le retour en présentiel cette technique peut à nouveau être employée. En 2 ans, sa méthode a évolué.
Dans cette classe, les écrans ne sont pas mis de côté. Bien au contraire, ils font partie intégrante de la pédagogie. Derrière ces bureaux, tous ces étudiants sont appelés à devenir professeurs d’histoire un jour. Ici c’est le jeu Far Cry Primal qui est utilisé pour une leçon sur la préhistoire. Mais donner cours avec le jeu vidéo ce n’est pas uniquement démarrer une console et laisser les étudiants jouer !
"Il faut jouer au jeu soi-même." détaille François Hardy, maître-assistant à la Haute École Charlemagne. "Je pense qu'il faut l'avoir utilisé, avoir pratiqué soi-même le jeu. Ici, ça demande quand même quelques heures de pratique. Et il faut que l'enseignant regarde bien les éléments qui sont exploitables, et cela par rapport à la matière qu'il enseigne. Cela demande, effectivement, de la préparation. Mais, à chaque fois que l'on crée une séquence, qu'elle soit innovante ou pas, si on voit qu'elle soit bien ficelée, cela prend souvent beaucoup de travail en amont et une bonne leçon cela prend souvent plusieurs dizaines d'heures à préparer."
Pour donner cette leçon les étudiants bénéficient également de différents supports de cours. Cette leçon se donne en 2 temps. Tout d’abord en trouvant les éléments historiques qui permettent de découvrir la période historique choisie. Dans un second temps, l’objectif est de mettre le doigt sur les détails qui ne correspondent pas à la réalité historique. Une manière ludique d’étudier ces époques.
"C'est un support qui est souvent utilisé par les jeunes d'aujourd'hui, pendant le temps libre ou le week-end." explique Lucas Mendola, étudiant en sciences humaines à la Haute École Charlemagne. "Je trouve que c'est mode d'apprentissage pour le futur proche." "Ça pousse l'élève à s'intéresser." Complète Élodie Bettenhausen, également étudiante. "Même si on est confrontés à des élèves qui n'aiment pas trop l'histoire, en ajoutant quelque chose de ludique comme le jeu vidéo, l'élève qui est plus intéressé par le jeu vidéo pourra être amené à aimer l'histoire." "Ça permet une meilleure mise en situation" ajoute Bryan Hendrickx. "Surtout qu'on nous apprend à enseigner à des élèves de première et deuxième secondaire. C'est un apprentissage un peu plus moderne. Je pense que ça ferait quand même pas de mal une bonne petite mise à jour parfois pour l'apprentissage !"
Si le jeu vidéo a bien souvent été décrié il s’invite aujourd’hui en classe. Le média vidéoludique pourrait d’ailleurs être de plus en plus présent dans nos écoles à l’avenir.
"Je pense que, comme au début on décriait beaucoup l'utilisation des films en classe, et bien c'est quelque chose qui est voué à arriver." explique Thomas Morimont, étudiant en histoire à l'ULiège et en cours de rédaction d'un mémoire sur l'utilisation des jeux vidéo dans les cours d'histoire. "L'accès au jeu vidéo se démocratise beaucoup, que ce soit sur un ordinateur, un téléphone, une playstation, ... Forcément, les élèves, les étudiants y sont confrontés plus régulièrement et donc c'est intéressant, même au niveau de l'éducation aux médias, de montrer le jeu vidéo en classe."
Pour permettre aux autres professeurs de tester cette méthode, les cours de François Hardy sont disponibles gratuitement en ligne. Un nouvel outil pour ces futurs enseignants qui participeront peut-être à démocratiser l’utilisation du jeu vidéo dans l’enseignement.