350cv pour la patrouille anti criminalité
350 cv pour 3 hommes spécialement entrainés à bord : c’est le nouvel équipement de la PAC, la Patrouille Anti-criminalité.
Deux équipes 101 sillonnent déjà les rues d’Ans et de Saint-Nicolas, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Ces patrouilles sont renforcées par la présence régulière de la PAC.
Chaque équipe de la PAC est composée de 3 policiers issus du service Intervention, qui bénéficient d’un entraînement plus poussé tant au niveau physique que technique.
« La PAC est sur les ondes, elle entend les messages des collègues, elle peut venir en renfort aux patrouilles mobiles déployées, mais pour le reste, elle agit en autonomie : la PAC a pour mission d’aller au contact, de contrôler les véhicules ou les agissements suspects », explique Christophe Dekens, Commissaire Divisionnaire et chef de Corps de la Zone de Police Ans Saint-Nicolas.
« Elle peut aussi assurer la mise à exécution d’ordonnance de capture, en cas de condamnation par défaut à une peine de prison »,
La zone de police Ans-Saint Nicolas compte 20.000 interventions par an, soit une moyenne de près de 55 interventions par jour ! Avec certaines particularités propres au terrain :
« Avec 3.544 hab./km2, Saint Nicolas est la commune la plus dense de Wallonie en terme de population par km2 carré. L’habitat y est généralement constitué de petites maisons ouvrières, tout en longueur, avec un couloir étroit. Cette particularité a été déterminante pour le choix de nos armes", poursuit Arnaud Migliorini, inspecteur au pool anti-criminalité.
« Nous sommes équipés de Brugger et Thomet, une arme automatique compacte, grâce à sa crosse rétractable, ce qui nous offre plus de sécurité lors de progression dans des lieux étroits, comme ces petits halls d’entrée, où des armes longues sont moins bien adaptées. ». L’arme est par ailleurs équipée d’un modérateur de son, indispensable aussi en cas d’usage en milieu confiné.
Une tendance remarquée ces dernières années est l’augmentation sensible de la présence d’armes sur les communes de la zone.
« Il a bien sûr l’engouement pour les armes d’Airsoft, ce qui représente un vrai danger, par la confusion que cela peut engendrer.
Autre arme souvent utilisée : les couteaux. « Voilà une arme potentielle qui se trouve dans toutes dans toutes les cuisines. Un couteau peut faire des dégâts très lourds en très peu de temps », commente Arnaud Migliorini.
Les policiers de la PAC reçoivent dès lors des entrainements supplémentaires, en plus des formations communes. De nouvelles formations sont encore prévues prochainement, comme de stages de pilotage, dispensés à Hermalle sous Argenteau, ou des TECC, des Tactical Emergency Casuality Care, pour les premiers soins à apporter en cas de blessures par balles.
La PAC d’Ans Saint Nicolas a donc reçu son nouveau véhicule, avec l’équipement d’usage, afin d’assurer la sécurité des citoyens.
Il s’agit en pratique d’une VW Touareg de 3000cc abritant 350 chevaux sous le capot.
« Nous avions d’abord essayé un autre véhicule avec l’équipage et les différents équipements embarqués. Il développait 190 cv. Une fois arrivé dans la côte du Bordelais, il n’avançait plus… si nous avions été en poursuite, nous aurions été laissés sur place » se souvient le commissaire divisionnaire Christophe Dekens.
A bord se trouve effectivement tout l’équipement nécessaire aux interventions qui sont les leurs : « des casques balistiques, différents types de boucliers, du matériel d’effraction, pour tous types de portes à ouvrir…
Ce nouvel investissement s’inscrit dans la politique voulue par le président de la zone de police, Grégory Philippin, qui veut mettre l’accent sur la formation du personnel et sur la qualité de l’équipement.
Pour le chef de corps, entré en fonction il y a 3 ans, les progrès en matière d’investissement ont été importants sur peu de temps. Deux tiers du charroi policier ont été remplacés . Et à l’évidence, ce n'était pas vraiment un luxe.
« Peu de temps après mon entrée en fonction, le Musée Interpolice de Floreffe m’avait contacté, car il était intéressé par un de notre ancien radar, qui faisait des photos argentique. En fait, on devait encore développer les photos prises par le radar dans notre labo, en chambre noire. Le véhicule radar était une Renault Mégane de 1997.
"Je leur ai dit, d’accord, mais pas tout de suite… car elle est encore service ! »…
La Renault Mégane et son appareil argentique sont finalement partis au Musée l’été dernier.
Eric Ortmans