Aywaille : la jeunesse s'exprime dans un tournoi d'éloquence
L'art oratoire, une passion pour certains, une découverte pour d’autres. Les dix candidats du tournoi d’éloquence de l’Athénée Royal d'Aywaille se sont bien exercés avant cette finale. L’ambiance est intimiste et solennelle pour cette édition spéciale où seul le jury est présent dans la salle.
La finale du tournoi d’éloquence de l’Athénée Royal Princesse Elisabeth d’Aywaille s’est tenue ce vendredi soir. L’évènement existe depuis 1969 et clôturait le centenaire de l’établissement. La crise sanitaire aura empêché de réelles festivités, mais le public était bien présent, même à distance, grâce à une retransmission en direct sur Facebook.
"Pour se préparer à ce tournoi, il faut déjà un sujet parmi les trois qui existent : "Soyez vous même, les autres sont déjà pris", "Un rien d'imperceptible et tout est déplacé" ainsi que "Je vous demande l'impossible"", explique Bastien Mormont, un des participants et celui qui a remporté le prix de l'improvisation notamment.
"Le fait d'avoir été sélectionnée était pour moi une preuve que je pouvais y arriver", confie Valentine Renard, qui a présenté un texte redéfinissant la notion de famille, loin d'une vision traditionnelle. "On est d'abord passé devant une classe, puis devant des professeurs. Je ne pensais pas en être capable, mais au final j'y suis arrivée donc je suis plutôt fière", ajoute l'adolescente qui a terminé cette soirée sur le podium, en troisième position.
La sagesse de la jeunesse
Les rhétoriciens sélectionnés ont abordés des thèmes variés, comme l’écologie, la pandémie ou encore la sexualité. Certains ont également parlé de sujets plus sensibles, comme de dépression ou même de viol.
"Aujourd'hui, j'ai choisi de parler de féminisme parce que c'est quelque chose qui m'importe vraiment beaucoup. Je trouve cela super intéressant", s'enthousiasme Pauline Lejeune, une des étudiantes qui s'est exprimée sur scène. Et d'oser formuler: "Je vais parler de la culture du viol. C'est un peu tabou, mais c'est super important d'en parler".
Oser s’exprimer, sans pour autant opprimer les autres. Voilà le message porté par les étudiants de cette Athénée, épaulés par leurs professeures de français tout au long de cet exercice d’écriture.
"Un exercice comme celui-ci leur apporte bien sûr des outils, que ce soit en écriture ou en formule oratoire. Mais je pense que cela leur apprend aussi beaucoup de choses sur la vie, sur la confiance en soi, sur la relation avec les autres finalement", éclaire Vanessa Göbels, une des professeures de français. "C'est vrai qu'ils présentent leur texte à eux tout seul, mais il y a quand même un travail d'équipe qui se fait derrière et il y a une grande complicité entre tous les candidats", finit-elle de partager.
Plusieurs prix ont été attribués lors de la clôture de cette soirée. Le public présent à distance a d’ailleurs pu voter pour son texte préféré. Le but de l’évènement est que chacun des participants y sorte gagnant.
Mallaury Lehnertz