Crisnée : l’ancienne maison communale pour héberger 15 migrants
La commune de Crisnée est lieu de passage des migrants qui tente de rejoindre l’Angleterre via les camions s’arrêtant sur les aires d’autoroutes aux abords de l’entité. Certains d’entre eux restent plus longtemps sur le territoire de la commune. Depuis quelque temps, les migrants avaient investi la paillote de la Place de l’Odeur. L’endroit n’est pas adapté à une occupation à long terme. Il ne dispose notamment pas de sanitaires. Face à cette problématique, et parce que l’hiver arrive, la commune a décidé de provisoirement leur mettre à disposition l’ancienne maison communale. Un lieu où 15 migrants maximum pourront se reposer et s’abriter en journée durant la semaine, et dormir les weekends.
"On a souhaité mettre en place un abri de transit" déclare Philippe Goffin, Bourgmestre de Crisnée. "La notion d’étape, on a envie de la développer chez nous. C’est nécessaire parce qu’on est en hiver et que les conditions climatiques sont difficiles pour les personnes qui sont à l’extérieur. On a estimé que c’était de notre responsabilité d’organiser un accueil dans notre ancienne maison communale."
Une convention sous forme de mise à disposition a été passée avec la plateforme citoyenne d’aide aux réfugiés de Hesbaye. Les détails pratiques et légaux doivent encore en partie être étudiés par les autorités.
"Évidemment, on est sur une limite, on ne va pas le cacher" déclare Philippe Goffin. "Mais on a, selon nous, un devoir humanitaire de permettre à des personnes qui sont épuisées de se reposer dans des conditions décentes. On aura une réunion importante avec les autorités judiciaires, policières, le Gouverneur, les assurances, la plateforme citoyenne très engagée en faveur des migrants,… pour voir quelles sont les solutions légales conformes, d’une part à la dignité humaine, mais aussi aux obligations légales qui s’imposent aux communes."
Un acte politique
Cette mise à disposition, une nécessité humanitaire selon le bourgmestre, mais aussi quelque part un acte politique. Cette action est une sorte d’un appel du pied aux autres niveaux de pouvoir sur la question migratoire, et ce en pleine négociation pour la formation d’un gouvernement fédéral.
"Le gouvernement Michel sort de charge, un autre va arriver" explique le bourgmestre de Crisnée. "La situation est ce qu’elle est. Il y a eu une grosse crise migratoire en 2015. On sent ici qu’il y a de nouveau des difficultés liées à la migration. On nous dit que le problème est européen, qu’il est national, mais en attendant c’est au niveau des communes qu’on est impactés. Il faudra remettre ce problème sur la table au niveau nationale mais aussi européen."
Des réunions d’informations ont déjà été organisées et des toutes boites distribués pour expliquer l’action aux citoyens de la commune, mais aussi pour les rassurer. Une autre se tiendra encore lundi soir.