Scan-R : les jeunes prennent la parole
Quelle place pour les jeunes dans notre société ? Ils ont des idées, des questions, des inquiétudes, et ils veulent faire entendre leur voix : c’est le but de cette journée de Laboratoire Social et Médiatique, organisée à la Grand Poste par l’asbl Scan-R.
« Scan-R est née en 2018 et a été fondée par des journalistes et des travailleurs sociaux. C’est un média d'expression citoyenne par et pour les jeunes, qui a deux missions principales : récolter la parole des jeunes partout en Fédération Wallonie-Bruxelles, à travers l'écrit, mais également à travers les podcasts, la radio, la photographie aussi. Et ensuite diffuser cette expression des jeunes, cette parole des jeunes dans l'espace médiatique et surtout politique, faire remonter la parole des jeunes à un niveau politique. »
Les jeunes prennent la parole...
Ils sont une cinquantaine, de 12 à 30 ans, assis en face de politiques et de représentants d’institutions telles que la Ligue des droits humains. Le débat est divisé en 4 sous-thématiques : la migration, la jeunesse, la précarité et le genre. Des questions qui les touche directement :
« Pour moi, le thème le plus important aujourd'hui, c'est la jeunesse, partage Eglantine Scolas, une participante. Parce que toutes les personnes présentes ici qui sont venues assister, on est tous touchés par ça. On a tous un avis, on a tous quelque chose à dire. C'est un sujet qui est hyper invisibilisé dans la société. Les gens pensent qu'on est trop jeunes pour comprendre, qu'on ne peut pas encore avoir d'opinions, alors que c'est tout l'inverse et c'est une occasion de la donner. Et puis, c'est nous les porteurs de voix pour les autres sujets. »
« Je voulais essayer d'aborder ici la thématique de la précarité, la jeunesse, parce que je trouve que c'est important pour nous, en tant que jeunes, de parler de ce qui ne va pas dans notre ville. Et je trouve que la précarité à Liège se dégrade de plus en plus. Je suis jeune donc je voulais parler de ce qui nous arrangeait pour nous les jeunes, et faire porter notre voix à un événement où on pouvait parler avec les politiques » explique Aristide Vincent, un autre participant.
Et les politiques écoutent
« Je trouve que c'est des moments qui sont hyper enrichissants pour nous aussi, précise Sarah Schlitz, députée fédérale et intervenante lors de cette journée. Dans toutes les réflexions que cette cinquantaine de jeunes nous amène ce matin, ça nous ramène à des fondamentaux : pourquoi est ce qu'on ne fait pas plus pour lutter contre le dérèglement climatique, qui pourtant menace l'existence humaine ? Pourquoi est-ce qu'il y a encore tellement de disparité entre les riches et les pauvres ? Pourquoi est ce qu'on a une école qui n’émancipe pas plus et qui ne fait pas plus confiance à la jeunesse ? Pour moi, à chaque fois, c'est une grosse bouffée d'oxygène pour repartir au combat. »
Après un débat fertile, les jeunes qui le souhaitent écrivent sur une thématique qui les touche personnellement, puis restituent leur texte sur scène devant des personnalités politiques. Ces textes sont ensuite rassemblés : « Chaque année, on essaye de sortir un livre sous forme de recueil de textes écrits par les jeunes durant l'année et durant le laboratoire social et médiatique. Ce sera encore le cas cette année avec un troisième livre qui va sortir normalement début 2024 et qui s'intitulera “Bouches émissaires : jeunesse inclusive”.»
Des ateliers d’expression écrite et médiatique sont organisés régulièrement par l’asbl Scan-R, active partout en Wallonie et à Bruxelles. La jeunesse a des choses à dire, il ne reste plus qu’à l’écouter.
Anne Gerday