Ascenseurs anciens : il est encore temps de les sauver !
L’agence wallonne du patrimoine invite les propriétaires d’ascenseur datant d’avant 1958 à se manifester. S’il est bien conservé, leur ascenseur pourrait être reconnu comme ayant une valeur historique.
Dans ce cas, il pourrait alors échapper à l’obligation d’être modernisé d'ici la fin de l’année.
A Liège comme ailleurs, tous les ascenseurs sont soumis à une règlementation en vue de répondre aux normes de sécurité.
L’échéance avait été fixée à la fin de cette année 2022.
Des très nombreux ascenseurs, parfois fort anciens, ont été modernisés, ou ont disparu pour être remplacés par de toutes nouvelles constructions.
Ces exigences de sécurité ont ainsi fait disparaitre un très grand nombre d'ascenseurs anciens, pourtant particulièrement beaux, et qui présentaient un intérêt patrimonial évident.
Parfois, les propriétaires se sont battus et ont réussi à préserver leur ascenseur.
C'est le cas de Geneviève OUHADI-HULIN, qui gère un immeuble équipé d'un ascenseur Schindler de 1939, à Liège. Les propriétaires ont toujours refusé les propositions de modernisation, pourtant parfois fort insistantes.
"Cela ressemblait parfois à de l'intimidation", se souvient Geneviève OUHADI-HULIN. "On nous disait que c'était dangereux, que des enfants pourraient mourir dans l'ascenseur".
Face à cette pression, Geneviève OUHADI-HULIN ne s'est jamais laissé démonter, et a tenu bon :"Je leur ai répondu que les fenêtres étaient bien plus dangereuses pour les enfants, et qu'avant de toucher à l'ascenseur, il conviendrait d'abord de murer toutes fenêtres de l'immeuble !".
Aujourd'hui, Geneviève OUHADI-HULIN fait appel à un technicien spécialisé dans les ascenseurs anciens, pour assurer l'entretien régulier de la machinerie, et l'adapter aux règles de sécurité, tout en préservant son caractère original.
Le règlement d'ordre intérieur de l'immeuble prévoit aussi quelques dispositions qui favorise la sécurité de l'usage de l'ascenseur.
Ainsi, il n'est pas autorisé d'exercer dans l'immeuble une profession libérale, ce qui diminue d'autant le passage de personnes.
Et les occupants de l'immeuble viennent accueillir leurs invités à la porte d'entrée. L'ascenseur est ainsi toujours manoeuvré par des personnes qui savent l'utiliser !
On voit ici une vraie détermination qui a permis de sauver ce témoin du savoir faire industriel et artisanal de la région.
L’AWAP, l’agence wallonne du patrimoine voudrait sauver d’autres ascenseurs anciens.
Elle encourage donc tous les propriétaires et les gestionnaires d’ascenseur antérieur à 1958 à demander la reconnaissance de leur valeur patrimoniale. Cette reconnaissance leur apporterait non seulement une report de l’échéance pour apporter les adaptations nécessaires, mais aussi une règlementation adaptée.
Le formulaire peut-être obtenue sur le site de l'AWAP.
Combien reste-t-il aujourd'hui d’ascenseurs à valeur historique encore intacts ?
C'est d'autant plus difficile de répondre qu'il n'y a pas eu d'inventaire des ascenseurs installés à l'époque.
Et voilà plus de 20 ans que propriétaires et gestionnaires sont invités, avec insistance, à moderniser leurs ascenseurs, sans que n’existe jusqu’ici un cadre clair pour préserver d’entre eux les plus beaux parmi les anciens …
Eric Ortmans
+ + +
Informations pratiques pour les propriétaires ou gestionnaires d’un ascenseur ancien
Si vous souhaitez faire reconnaître sa valeur patrimoniale, vous devez complétez ce formulaire de demande de reconnaissance.
Le formulaire est à renvoyer à l’adresse :
Agence wallonne du Patrimoine
Direction de la coordination opérationnelle
Rue du Moulin de Meuse, 4
5000 Namur (Beez)
ou par email à l’adresse annecatherine.dawance@awap.be
L’attestation de reconnaissance de valeur historique vous permet de demander la réalisation d’une analyse de risques sur mesure et de proposer des solutions de sécurisation alternatives afin de moderniser votre ascenseur dans le respect du patrimoine.
Renseignements :
Anne-Catherine DAWANCE
annecatherine.dawance@awap.be
+32(0)81 20 58 51