Cointe : l'apport des tailleurs de pierre liégeois
Le monument Interallié de Cointe a retrouvé un monument provisoire à l'occasion du bicentenaire de la fête nationale de la Grèce. Il s'agit d'une évocation, destinée à ne pas laisser vide l'emplacement du monument grec, dont les casques en bronze avaient été volés, plus d'une centaine au total, et la plupart au mois de janvier dernier.
Un nouveau monument "définitif" est à l'étude. L'évocation provisoire a été réalisée par le service des tailleurs de pierres de la Ville de Liège, qui a proposé cette solution, et qui l’a réalisée en peu de temps, vu les délais très courts qui les séparaient de cette inauguration officielle.
Ce service "public" de tailleurs de pierre assez particulier, et de nombreuses villes wallonne envient Liège de disposer d'un tel service. Il permet en effet d'intervenir sur de nombreux de chantiers, de réfection de voiries ou de patrimoine. Les équipes privilégient la retaille des pierres abimées, ce qui permet recycler la plupart des pierres déjà en place.
Le service des tailleurs de la Ville de Liège compte 8 hommes : un brigadier, deux contremaitres, et 5 tailleurs de pierre, tous formés par l’expérience des aînés et par les travaux réalisés au fil des années, selon les parcours de chacun.
C’est le brigadier Philippe Wuidard qui a imaginé cette dalle provisoire. Le défi était de pouvoir réaliser quelque chose en peu de temps, pour permettre la cérémonie de ce 25 mars, et sans engager des frais démesurés, vu qu'il s'agissait d'une réalisation provisoire, à faire en plus des travaux habituels.
La dalle est triangulaire et évoque la forme générale du monument grec du Mémorial Interallié. Elle s’inspire d’une photo prise avant qu’il ne soit pillé par les voleurs de métaux.
Guillaume Stassar, un des deux contremaitres du service des tailleurs de pierre de la ville de Liège explique : "Nous avons fait retravaillé tous les traits de manière à obtenir un dessin plus simple, grâce à la collaboration d' un graphiste privé. Nous avons alors pu introduire ce graphique ans dans un programme informatique, qui commande une machine dont la fonction est de dessiner et découper les traits dans un plastique épais.
Après avoir retiré les traits correspondants au dessin des casques, nous avons collé ce calque en plastique sur la dalle. Ensuite, nous avons sablé au quartz, de manière à creuser le plus profondément possible pour avoir un contraste entre la pierre bleu et la forme en creux, d'aspect plus brute.»
Cette réalisation s’ajoute aux missions habituelles du service des tailleurs de pierre de la ville de Liège. Dans les ateliers, les hommes travaillent à la production de bordures de voiries. Ils interviennent aussi occasionnellement sur des monuments du patrimoine liégeois. Ces travaux, plus "prestigieux", entrepris sur un patrimoine plusieurs fois centenaires, permettent de réaliser des économies substantielles pour la Ville, en même temps qu'ils apportent une fierté bien légitime à ces tailleurs de pierre.