Des étudiants restaurent les vitraux de Notre-Dame de Rosaire à Sclessin
Notre-Dame du Rosaire à Sclessin retrouvera bientôt des couleurs. Les vitraux, remplacés par des vitres blanches après leur destruction pendant la Seconde Guerre mondiale, font l'objet d'une restauration. Ce sont les étudiants de l'école secondaire de Saint-Luc qui réalisent le premier volet de celle-ci sur base d'un projet original qu'ils ont imaginé. L'atelier implique également plusieurs acteurs du quartier. Le projet se veut pédagogique et inclusif.
La quiétude habituelle de l’église Notre-Dame du Rosaire à Sclessin est quelque peu perturbée. Un chantier de réalisation de vitraux destinés à remplacer le premier des huit vitraux de l’église qui seront remplacés est en cours. Ce sont des étudiants de l’école secondaire de Saint-Luc qui sont à la manœuvre. Le projet est à l’initiative l’agence Wallonne du patrimoine.
"Nous travaillons sur la formation et la sensibilisation autour des métiers du patrimoine pour le bâti" explique Stéphanie Marx, responsable de la cellule pédagogique du Centre des métiers du patrimoine de "La Paix-Dieu". "Nous organisons essentiellement des formations pour le public scolaire. Il y a une cellule pédagogique qui travaille à les former à des métiers comme la taille de pierre, le vitrail, la menuiserie, la charpenterie,... Mais nous proposons aussi des formations pour les professionnels ou les adultes."
Les étudiants ont d’abord été formé aux techniques du maître verrier avant de passer à la pratique. Ils ont aussi imaginé les motifs qui orneront ces vitraux autour du thème de l’automne. Ce projet s’insère dans leur cursus. Ils appliquent concrètement ce qu’ils ont appris.
"On reprend exactement les mêmes compétences" déclare Nathalie De Corte, professeure d'art à Saint-Luc secondaire. "Ici, les concepts et les techniques vus en cours sont appliqués. Il y a aussi une réalisation pérenne dans le temps à la clé. C'est un vitrail qui va rester donc c'est intéressant pour eux. Ce n'est pas un exercice qu'ils rangeront quelque part ensuite."
Lucie Gillet, l'une des étudiantes de sixième artistique, option architecture ajoute :
"On voit tout de A à Z. On passe par la phase de dessin. Ensuite on coupe les verres et on assemble. Et on ne fait rien par l'informatique."
Plutôt orienté vers l’architecture et le design et donc la modernité, ces étudiants découvrent ici découvrir un métier d’artisan beaucoup plus manuel.
"Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tous les jours" explique Lucie Gillet, étudiante de sixième année artistique, option architecture. "Les gens qui font des vitraux, c'est un peu un métier disparu entre guillemets. C'est chouette d'aprendre les anciens métiers à la main."
Un projet qui inclut les citoyens du quartier
Les étudiants ont chacun proposé un projet sur les thèmes de l’été ou de l’automne lors d’un concours. C’est un jury composé d’acteur Sclessinois, comme la maison des jeunes où un des comité de quartier, réuni par le Centre Culturel d’Outhe et Meuse qui a sélectionné celui qui serait réalisé.
"C'était important de pouvoir impliqué les citoyens de Sclessin" explique Nora Marcolungo, animatrice au Centre Culturel Ourthe et Meuse. "Nous voulions que tout le monde se sente concerné par le projet car cette église est au centre du quartier et est un lieu de rassemblement pour diverses associations. Il fallait que le projet plaise aux locaux."
Durant l’été un autre atelier de ce type aura lieu, pour une deuxième réalisation. Cette fois il sera ouvert au grand public à condition de s'inscrire (infos inscription : stephanie.marx@awap.be). Cela permettra aux Sclessinnois d’eux aussi s’essayer au métier de maître verrier et de participer à la rénovation du bâtiment.
Pas de thème religieux pour les motifs
La rénovation des vitres concerne l’ancienne nef, partie de l’édifice qui ne sert plus au culte aujourd'hui, mais plutôt de lieu de rassemblement pour diverses organisations locales. La thématique choisie pour orner les vitraux n'est pas liée au culte. Ces œuvres évoqueront les quatre saisons.
"C'est vivant, c'est le cyclez de vie" déclare Guy Leduc, président de la fabrique d'église. "Nous n'avons pas voulu de représentation religieuse pour cette partie de l'église. La nef n'a plus de fonction religieuse. Elle est utilisée pour des associations. C'est pour cela que nous avons pris cette décision. Les vitraux avec des motifs religieux ont été déplacé dans la partie cultuelle du bâtiment."
Cette restauration originale et nécessitant près de 5m² de verre pour chaque vitraux est un projet qui s'inscrit dans le temps. Aucune date de fin de projet n'est encore fixée sachant qu'il y a huit vitraux à réaliser et que la volonté est d'y faire participer un maximum de personnes différentes.
(R.D.)