Imperia : les belles liégeoises sauvées des eaux
Le petit musée consacré aux voitures liégeoises IMPERA a été dévasté par les flots des inondations de la mi-juillet. Les voitures qui ont pu être sauvées sont en cours de restauration. L'espoir des passionnés de la marque est de retrouver un musée pour exposer ces belles machines qui ont participé à l'essor de l'industrie automobile liégeoise, et à la réputation de Nessonvaux, bien au-delà de nos frontières.
Le « Musée des ancêtres et Imperia » a été créé en 2008 . Les modèles exposés changeaient régulièrement ; les visiteurs pouvaient apprécier ici jusqu'à une quarantaine de modèles de différents constructeurs, avec toujours une part belle réservée aux Impéria, dont l'ancienne usine se trouve à quelques centaines de mètres de là.
Lors des inondations de l’été dernier, les eaux de la Vesdre ont dévasté les locaux, emportant des milliers de documents, rassemblés au fil des ans.
Les voitures exposées ont été soulevées par les eaux, recouvertes de boue et de déchets de toutes sortes, parmi lesquels des milliers de barquettes de beurre, emportées par les flots depuis l'entreprise Corman, située à Limbourg, en amont de la Vesdre, explique Dany Mosbeux, qui fait partie de l'asbl DAMAS, le gestionnaire du « Musée des Ancêtres et Impéria ».
Les voitures de collection ont bien failli connaitre le même sort que les barquette de beurre. La force des eaux a défoncé la porte arrière du Musée, puis une des portes de l'autre côté du bâtiment a cédé sous la pression. Les voitures ont toutes été poussées par le courant vers la porte de sortie.
"C'est un Jaguar Type 5, longue de 5 mètres et exposée devant cette porte, qui a finalement fait barrage, et empêché que toutes les voitures du Musée ne soient emportées dans le Vesdre !" se souvient Dany Mosbeux.
La restauration de ces véhicules a pu commencer quelques semaines après les inondations. La plus importante partie de la collection est rassemblée du côté de Francorchamps, tandis qu'une Imperia du Musée est dans l’atelier d’un habitant du quartier.
Dany Malempré explique que dans le village, tout le monde a travaillé ou a au moins un parent ou un ami qui a travaillé chez Imperia.
"Mon père a travaillé aussi chez Impera. Ca me tenait dons à coeur de sauver cette voiture. Il s'agit d'une TA 7 , un modèle assez rare, qui date de 1937. C'est le modèle "Hirondelle", avec son toit découvrable." explique Dany Malempré.
Il a déjà passé plus d'une centaine d'heures à la restauration de la voiture, et estime qu'il en faudra sans doute encore autant pour la terminer.
Dany Mosbeux n'est pas propriétaire de la voiture. Mais c'est pour lui un devoir de mémoire que de sauver cette belle voiture, qui a été produite par des gens d'ici, et qui a fait connaitre Nessonvaux à tous les passionnés d'automobile.
Le Musée avait été ouvert il y a 13 ans. "L'espoir est de pouvoir trouver ou créer une nouvel espace d'exposition pour mettre en valeur ce patrimoine témoin d'un passé glorieux, dans ce petit village de Nessonvaux en grande partie aujourd'hui encore déserté de ses habitants sinistrés.", confie Dany Malempré.
Une des idées serait de créer un espace d’exposition sur le site de l’ancienne usine Imperia, là où ces voitures ont été produites entre 1908 et 1958. C'est bâtiment historique où se trouve encore, sur le toit, un bout de piste...
Impéria et Fiat étaient les deux seuls constructeurs automobiles européens à disposer d’une telle piste d’essai sur le toit de leurs usines !