L'atelier de restauration des musées de Liège
C’est un des métiers essentiels au bon fonctionnement des musées. A Liège, deux restaurateurs veillent au bon état des collections. Ils préparent les œuvres retenues pour les futures expositions. Ils doivent aussi évaluer l’état des oeuvres conservées dans les réserves, ou exposées dans les musées. Quand des dégâts sont constatés, c'est aussi à eux qu'il revient de choisir le traitement à réaliser, par eux-mêmes ou si le travail ne relève pas de leurs compétences, à des spécialistes extérieurs. L'atelier de restauration permet aussi d'apporter des retouches aux oeuvres abimées, en veillant toujours à ce que ces interventions soient réversibles.
"Vérifier, avant une exposition, l’état de tableaux qui ont été sélectionnés par un des conservateurs de musée de Liège, ou par un organisateur extérieur : c’est un des aspects du métier de restaurateur", explique Christophe Remacle, que nous rencontrons ce jour là dans les réserves des musées de Liège. "On a longtemps appelé notre métier "restaurateur", mais une part importante de notre mission consiste aussi à veiller à la bonne conservation des oeuvres, exposées ou en dépôt", précise Christophe Remacle.
Le conservateur-restaurateur est alors occupé à inspecter une toile d’Englebert van Anderlecht, destinée à être montrée prochainement à la Boverie pour l'exposition "Abstractions".
A quelques dizaines de mètres de là, l’atelier de restauration est abrité au Grand Curtius. Audrey Jeghers, elle aussi conservatrice et restauratrice, poursuit la restauration d’un table au du maître hollandais Cornelis Buys (XVIe siècle) : "l’Exode de Jacob". C'est un travail de longue haleine, qu'Audrey Jeghers poursuit, quand elle le peut, entre deux tâches plus urgentes. Le travail en cours porte à un endroit tout particulier de l’œuvre : la jonction de deux planches qui forment le tableau.
"Pour m’aider dans ce travail, je peux me référer à une radiographie de l’œuvre. Les crayonnés préparatoires apparaissent, ce qui permet de mieux distinguer certains détails", explique Audrey Jeghers.
Pour le choix des couleurs, elle peut s’appuyer sur une autre version, pratiquement identique, de ce tableau ; une sorte de double qui est conservée aux Pays-Bas. Il s’agit d’une huile sur toile, mais la restauratrice utilise ici d’autres types de peintures.
L'objectif est d'approcher au plus près l'aspect originel du tableau, mais al' intervention doit pouvoir être réversible plus tard, par exemple si d'autres techniques permettent dans le futur un meilleur résultat.
Ce travail de restauration touche à sa fin. Le tableau devrait être rendu au regard du public d’ici quelques mois.
Eric Ortmans