Le peintre Rubens était aussi un brillant diplomate !
A Liège, on n'a peut-être pas de chefs d'oeuvre de Rubens, mais on a son épée !
Celle-ci lui, une rapière fabriquée semble-t-il en Italie au 16e siècle, a été offerte en1630 par le roi Charles Ier d'Angleterre. Le souverain souhaitait ainsi marquer sa reconnaissance à Rubens, qui était non seulement déjà un peintre célèbre, mais aussi un fin diplomate. Il avait ainsi réussi à faire aboutir un traité de paix entre l’Espagne et l’Angleterre. Rubens fut anobli par Charles Ier d’Angleterre, qui lui remit cette épée après la cérémonie.
"L'épée de Rubens est restée de génération en génération dans les collections privées de ses héritiers jusqu’à ce qu’elle soit remise à la fondation roi Baudouin, qui l’a ensuite confiée au Grand Curtius", explique Loïc Servais, conservateur au Département des Armes du Grand Curtius, à Liège.
"C’est une arme d’apparat, qui s’intègre aujourd’hui dans le parcours de l’évolution des armes blanches, au dernier étage du musée des Armes de Liège", poursuit Loïc Servais
La rapière est caractérisée par sa lame longue et fine. Des motifs floraux et 14 médaillons décorent la poignée damassée à l’or. Une étude complémentaire de l’arme est prévue ces prochaines semaines
L’atelier de restauration du Grand Curtius est aussi dépositaire du diplôme de chevalerie, attestant de l’anoblissement de Rubens, un document fort abimé lors de l’incendie de la bibliothèque de l’université de Louvain en août 1914.
Une représentation du diplôme de chevalerie, sous une forme qui reste à déterminer, devrait rejoindre la rapière de Rubens pour former un ensemble particulièrement prestigieux, au dernier étage du Musée des armes.
Eric Ortmans