Visite historique : le Fort d'Eben-Emael
C'est à la frontière belgo-hollandaisele, le long du canal Albert, à Eben-Emael, qu'a commencé la seconde guerre mondiale sur son front ouest. La forteresse belge avait été construite entre 1932 et 1935, pour bloquer une invasion allemande. Elle était considéré imprenable, et pourtant... Il n’a pourtant fallu que quelques heures à un commando allemand pour s'en rendre maître.
Dans ces campagnes, une sorte de soucoupe semble posée au milieu d'un champ. Cette coupole militaire est entourée, ici et là, par quelques bunkers, reliés à des galeries. Difficile d’imaginer que ces champs, ces cultures et ces bois recouvrent en fait une des forteresses les plus grandes et les plus puissantes jamais construites !
Vingt mètres plus bas, en effet, des kilomètres de galerie ont été creusées dans la roche. Elle ont été percée avec une précision remarquable. Il est vrai que les ingénieurs de la région ont l'expérience des mines de charbon, nombreuses autour de Liège. C’est une petite ville souterraine qui a été aménagée ici, pour abriter en permanence 600 hommes en temps ordinaire, 1200 en cas d’alerte. La forteresse apporte alors à ses hommes un confort appréciable pour l’époque, explique Cédric Tonon, un des guides du Fort, qui rappelle que la forteresse d’Eben-Emael était la fierté de l’armée belge ; taillée dans la roche, on la disait imprenable. Les tacticiens allemands, pour s’en emparer, ont donc utilisés des moyens non conventionnels.
L'armée belge s'attendait à une attaque au sol. Les Allemands ont imaginé une opération aéroportée. Neuf planeurs ont atterri de nuit sur le glacis, qui n'etait que très faiblement défendu. Le commando a apporté sur place un nouveau type de bombes, particulièrement dévastatrices. Ces bombes à charge creuse avaient la particularité de concentrer l'effet de l'explosion sur un point, avec une force dévastatrice redoutable. Une trentaine d'heures après l'atterrissage du premier planeur, la garnison déposait les armes.
Le fort d’Eben Emael accueille chaque année 20 à 25 mille visiteurs. Si le fort n’a pas rempli le rôle que la Belgique attendait de lui en 1940, sa chute rapide a eu au moins le mérite de le conserver bien conservé. Aujourd'hui et ses galeries assurent un abri idéal en tout temps, contre les intempéries mais aussi contre fortes chaleurs, une double protection appréciable pour les visiteurs de ce lieu d’histoire et de mémoire...