Voilà où ira le wagon-torpille à Liège !
Un wagon torpille, monument commémoratif de la sidérurgie liégeoise, devrait être installé en 2023 en face de la Médiacité. Cet endroit correspond à l'ancien emplacement des usines Espérance-Longdoz, qui ont mis en service ces wagons si particuliers, 60 ans auparavant, en 1963.
Le wagon-torpille monument se trouverait ainsi à proximité immédiate de la Maison de la Métallurgie, qui travaille à ce projet de restauration.
"C'étaient des monstres du rail", s'enthousiasme François Pasquasy, ingénieur métallurgiste, qui a été actif du côté des hauts fourneaux, puis de l'acierie, avant de consacrer sa retraite professionnelle à l'histoire de la sidérurgie. "Ils mesuraient près de 32 mètres de long, et pesaient 300 tonnes à pleine charge ! "
"Les wagons torpilles ont été utilisés sur d’autres sites sidérurgiques, en Belgique comme à l'étranger. Mais Liège garde une particularité. Les poches-torpilles liégeoises ont transporté leur fonte entre les hauts fourneaux d'Ougrée et de Seraing d'une part, jusqu'à l'aciérie de Chertal d'autre part. Cela représente un trajet de plus de 20km, avec des voies ferrées qui traversaient la ville et son agglomération. Ca, c'est unique au monde, et je pense bien qu'on ne reverra plus jamais çà !", note l'historien.
Pour Francis Degée, past CEO Arcelor Mittal Liège ce wagon-torpille, qui est en cours de restauration pour devenir un monument à la mémoire de la sidérurgie, aurait une place légitime à proximité immédiate de la Maison de la Métallurgie.
"Le wagon-torpille retrouverait ainsi son berceau liégeois". La Maison de la Métallurgie et de l'Industrie occupe en effet d'anciens locaux des usines Espérance-Longdoz. Et c'est précisément cette entreprise qui a mis en service ces wagons torpilles il y a bientôt 60 ans.
A l’endroit pressenti, pour installer ce symbole du passé sidérurgique liégeois, le terrain présente de grands trous, bordés de tas de terre. L’échevine liégeoise du patrimoine, qui a aussi en charge le bien-être animal, s’est voulu rassurante :
"Ce ne sont pas des taupinières géantes", sourit Christine DEFRAIGNE, "mais des trous pour planter des arbres". Ces plantations étaient prévues dans le cadre de l'opération Canopée, chère à l'échevin Gilles Forêt, qui vise à verdir la ville de Liège, avec l'ambition de planter 24.000 arbres d'ici 2030. Nous allons nous concerter pour que ces arbres puissent être plantés ailleurs, et que le wagon-torpille puisse trouver sa place ici. La Ville de Liège s'engage en tous cas à jouer les facilitateurs entre les différents intervenants de ce dossier."
Un wagon-torpille a quitté l’aciérie de Chertal à la fin du mois de janvier pour être conduit dans les ateliers de la SNCB, où il sera complètement restauré. Son retour est espéré au début de l’année 2023. On fêtera alors le 60e anniversaire de la mise en service du premier wagon torpille - c'était en 1963.